La récente enquête de Statistique Canada sur les perspectives d’investissement[1] a révélé que les investissements totaux des entreprises et des institutions publiques en Ontario devraient diminuer de 0,1 % pour passer à 69,5 milliards de dollars en 2016. Ce recul fait suite à deux fortes hausses consécutives de 11,5 % et de 9,6 % en 2014 et en 2015.
Les investissements des entreprises privées devraient fléchir de 0,7 % en 2016 pour se fixer à 40,1 milliards de dollars, après de solides gains, soit 14 % en moyenne, en 2014 et en 2015. Ceux des institutions publiques en Ontario devraient quant à eux augmenter de 0,7 % pour passer à 29,4 milliards de dollars, marquant ainsi une troisième hausse annuelle consécutive.
La légère diminution des dépenses en immobilisations du secteur privé annoncée dans l’enquête de Statistique Canada rompt avec le consensus des conjoncturistes, qui prévoient que les investissements des entreprises, combinés aux exportations internationales, seront les principaux moteurs de croissance économique en 2016.
À l’échelle nationale, le total des investissements publics et privés devrait reculer de 4,4 % en 2016, marquant une deuxième diminution annuelle consécutive. Le recul des dépenses en immobilisations au pays est principalement attribuable à une forte baisse des investissements des entreprises, concentrée dans les secteurs du pétrole et du gaz. Le recul attendu de 9,3 % des investissements du secteur privé au Canada en 2016 sera annulé en partie par une hausse attendue de 6,5 % de ceux du secteur public (tous les ordres de gouvernement).
En Ontario, les investissements privés n’ont toujours pas retrouvé les niveaux enregistrés avant la récession de 2008-2009, malgré d’importants gains en 2014 et en 2015. Cependant, contrairement au reste du Canada, de récents gains importants dans les investissements du secteur public ont suffi à compenser cette anémie du secteur privé. Ainsi, en fait, le niveau d’investissement total n’a jamais été aussi élevé en Ontario.
Les investissements dans le secteur de la fabrication en Ontario devraient reculer de 8,0 % en 2016, à la suite d’importants gains, de 20 % en moyenne, durant les deux dernières années. Ces gains étaient concentrés dans le secteur de l’automobile; en effet, les usines de fabrication ont à l’époque acquis de nouveaux outils pour leurs chaînes de montage. Avec la fin du réoutillage, les investissements du secteur automobile devraient diminuer d’un tiers, passant de 3,1 milliards de dollars en 2015 à 2,1 milliards de dollars en 2016.
Les gains attendus en 2016 seront concentrés dans le secteur des services. Les investissements dans le commerce de détail et le transport et l’entreposage devraient augmenter de 10,3 % et de 7,5 %, respectivement.
Mario Angastiniotis
Directeur principal
(mangastiniotis@fao-on.org)
David West
Économiste en chef
(dwest@fao-on.org)
Bureau de la responsabilité financière de l’Ontario
Renseignements pour les médias - Kismet Baun, Coordonnatrice des communications, 416-254-9232
kbaun@fao-on.org
[1] Enquête sur les dépenses en immobilisations et réparations, publiée le 10 mai 2016
Perspectives d’investissements privés et publics en Ontario, 2016
Ce graphique illustre le pourcentage de croissance totale des perspectives d’investissements pour les secteurs public et privé, ainsi que des perspectives pour chacun des secteurs, de 2007 à 2016. Les investissements privés ont diminué depuis la récession de 2008‑2009, tandis que les investissements publics ont augmenté. Bien que la croissance totale ait beaucoup fluctué durant la période, le montant des investissements, lui, est demeuré assez stable.
Perspectives d’investissement en Ontario par secteurs
Ce graphique compare la croissance des perspectives d’investissement par secteurs pour 2015 et 2016. La croissance totale a été de 9,6 % en 2015. On constate que la croissance a été particulièrement forte dans les secteurs du transport et de l’entreposage (23,9 %) et de la fabrication (19,2 %) et qu’il y a eu de forts déclins en construction (-10,6 %) et dans le commerce de détail (-11,9 %). En 2016, les perspectives ont reculé de 0,1 % dans l’ensemble, avec une croissance dans les secteurs du commerce de détail (10,3 %) et du transport et de l’entreposage (7,5 %) et un déclin dans celui de la fabrication (-8,0 %). Les autres secteurs étudiés sont la finance, l’assurance et l’immobilier; les administrations publiques; et les services publics.
