Le marché du travail de l’Ontario en 2020

Date de publication : 18 février 2021 ISSN : 2560-9432
Ce rapport propose une analyse détaillée du marché du travail de l’Ontario et des répercussions de la COVID-19 sur l’emploi en 2020, selon l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada.
Informations sur le rapport

À propos du présent document

Créé par la Loi de 2013 sur le directeur de la responsabilité financière, le Bureau de la responsabilité financière de l'Ontario (BRF) fournit une analyse indépendante de la situation financière de la province, des tendances de l’économie provinciale et de toute question importante pour l’Assemblée législative de l’Ontario.

Préparé par :
Sabrina Afroz (économiste) et Paul Lewis (économiste en chef intérimaire), avec la participation de Mavis Yang (étudiante inscrite à un programme d’enseignement coopératif)

© Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, 2020

Citation
Le marché du travail de l’Ontario en 2020, Bureau de la responsabilité financière de l’Ontario, 2021.
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https://fao-on.org/fr/rapport/labour-market-2021/

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La pandémie de COVID‑19 cause des pertes d’emploi record


Résumé

Le présent rapport porte sur les tendances annuelles du marché du travail, et mesure les changements pour la moyenne des 12 mois de 2020 par rapport à la moyenne des 12 mois de 2019. Concernant la reprise de l’emploi en Ontario, le rapport se fonde sur les données mensuelles désaisonnalisées sur l’emploi et examine les variations observées uniquement en 2020, sans établir de comparaison avec l’année précédente.

La pandémie a causé les pertes d’emploi annuelles les plus lourdes jamais enregistrées

La pandémie de COVID-19 a causé une perturbation sans précédent du marché du travail de l’Ontario en 2020. Selon l’Enquête sur la population active de Statistique Canada, la province a perdu 355 300 emplois en 2020 (soit une baisse de 4,8 %); il s’agit là des pertes annuelles les plus importantes jamais enregistrées[2]. Le taux de chômage annuel a bondi à 9,6 % en 2020, le plus élevé depuis 1993, mais inférieur à celui observé lors de la plupart des récessions précédentes. La hausse du taux de chômage en 2020 a été mitigée par une augmentation du nombre de personnes qui ont quitté la population active et qui, par conséquent, n’ont pas été comptabilisées comme étant sans emploi. En raison de ces départs, le taux d’activité de la province a chuté à 63,6 %, en forte baisse par rapport au taux de 64,9 % de 2019 et le taux le plus bas jamais enregistré.

Figure 1 Pertes d’emploi annuelles record en Ontario en 2020

Sources : Statistique Canada et BRF.

Le déclin de l’emploi en 2020 a été généralisé et a touché les travailleurs de tous les groupes d’âge, de tous les secteurs et de toutes les grandes villes de la province. Bien que le présent rapport se concentre sur les données annuelles moyennes, l’emploi a fluctué de façon spectaculaire au cours de l’année, diminuant fortement au printemps lors des premiers confinements liés à la pandémie, puis augmentant rapidement au cours de l’été avec le déconfinement de l’économie.

Sur une base annuelle moyenne, la grande majorité des pertes d’emploi se sont concentrées dans le secteur privé (‑288 600, soit -6,0 %), notamment dans les services d’hébergement et de restauration et le commerce de gros et de détail. Les travailleurs autonomes ont également connu des pertes d’emploi record (‑50 100, soit -4,3 %), en raison des baisses enregistrées dans les secteurs de la construction, du transport et de l’entreposage. Au total, 16 600 emplois (soit ‑1,2 %) ont été perdus dans le secteur public, ces pertes étant concentrées dans les services d’enseignement et le secteur de l’information, de la culture et des loisirs.

Les femmes ont connu des pertes d’emploi plus importantes (‑202 600, soit -5,8 %) que les hommes (‑152 600, soit -3,9 %), des baisses ayant été enregistrées dans tous les principaux groupes d’âge. Alors que les femmes ont affiché des baisses d’emploi comparables à celles des hommes dans certains des secteurs les plus touchés, elles ont subi des pertes d’emploi beaucoup plus importantes dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs, ainsi que dans les services immobiliers et les services de location et de location à bail. La pandémie a également rendu plus difficile la participation au marché du travail des mères de jeunes enfants.

Les jeunes travailleurs (15 à 24 ans) ont été durement touchés par la pandémie, l’emploi ayant diminué à un taux près de cinq fois plus élevé dans ce groupe d’âge que dans celui des travailleurs âgés de 25 ans et plus. Les pertes d’emploi chez les jeunes travailleurs se sont concentrées dans les secteurs des services d’hébergement et de restauration et dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs. La chute de l’emploi a été beaucoup plus importante chez les travailleurs à temps partiel (‑152 300, soit -11,1 %) que chez les travailleurs à temps plein (‑202 900, soit -3,4 %), une tendance qui s’est manifestée dans tous les groupes d’âge.

Les chiffres relatifs aux pertes d’emploi ne tracent qu’un portrait partiel des bouleversements spectaculaires du marché du travail causés par la pandémie de COVID-19 en 2020. La pandémie a fortement réduit le nombre total d’heures travaillées, tous emplois confondus; il a diminué de 9 %, un record. En plus des 355 300 pertes d’emploi annuelles, 342 690 Ontariens et Ontariennes de plus n’ont presque pas travaillé, et 67 350 autres employés ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement attribuables à la COVID-19. Au total, le nombre d’employés touchés par la pandémie était de 765 340 en 2020. Au plus fort des mesures de confinement initiales, le nombre de travailleurs touchés par la pandémie a atteint 2,1 millions en mai, puis a rapidement diminué à mesure que les restrictions ont été assouplies pendant l’été.

Le taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre en Ontario a atteint un niveau sans précédent de 22,1 % en 2020, ce qui signifie qu’un travailleur sur cinq était sans emploi, ne cherchait pas d’emploi alors qu’il en voulait un ou travaillait moins d’heures qu’il ne le souhaitait.

Résultats sur le marché du travail selon le groupe démographique

Contraction record de l’emploi dans le principal groupe d’âge actif

En 2020, l’emploi au sein du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans) a chuté de 175 200 (soit ‑3,7 %) en Ontario, la plus forte contraction jamais enregistrée. En raison de cette forte baisse de l’emploi, le taux de chômage des travailleurs d’âge moyen est passé de 4,6 % en 2019 à 7,7 %, le taux le plus élevé depuis 2009. Le taux de chômage aurait été plus élevé si un nombre record de personnes n’avaient pas quitté la population active, de sorte qu’elles n’ont pas été classées comme étant sans emploi. Parmi les personnes du principal groupe d’âge actif, les pertes d’emploi au cours de l’année ont été plus importantes chez les femmes (‑104 900, soit -4,6 %) que chez les hommes (‑70 200, soit -2,8 %).

Figure 2 Chute record de l’emploi au sein du principal groupe d’âge actif en Ontario

Sources : Statistique Canada et BRF.

Chez les travailleurs à temps partiel, qui représentent environ le dixième des travailleurs du principal groupe d’âge actif, le taux des pertes d’emploi a été presque deux fois plus élevé (‑6,0 %) que chez les travailleurs à temps plein (‑3,4 %). Cependant, en décembre, les travailleurs à temps partiel, portés par les hommes du principal groupe d’âge actif, avaient entièrement récupéré les emplois perdus pendant le confinement du printemps. En revanche, le niveau d’emploi des travailleurs à temps plein appartenant au principal groupe d’âge actif était encore inférieur de 3,2 % à celui de février[3].

L’emploi annuel au sein du principal groupe d’âge actif a diminué dans le secteur des services (‑132 200, soit -3,5 %) et dans le secteur des biens (‑42 900, soit -4,4 %). Près de 70 % des pertes d’emploi se sont concentrées dans les services d’hébergement et de restauration, le transport et l’entreposage, les autres services, ainsi que les soins de santé et l’assistance sociale.

Figure 3 Forte hausse du taux de chômage chez les immigrants du principal groupe d’âge actif

Sources : Statistique Canada et BRF.

La pandémie a eu une incidence importante sur les résultats des immigrants sur le marché du travail. L’emploi chez les immigrants appartenant au principal groupe d’âge actif[4], qui comptent pour plus du tiers de l’emploi total dans ce groupe d’âge, a diminué de 6,6 %, soit près de trois fois le taux enregistré chez les personnes nées au Canada (‑2,3 %). Le taux de chômage a augmenté plus fortement chez les immigrants récents (11,1 %) et les immigrants de longue date (8,4 %) que chez les personnes nées au Canada (6,7 %).

L’emploi des jeunes a atteint son niveau le plus bas en 20 ans

Les fermetures liées à la pandémie ont eu une incidence prononcée sur les plus jeunes travailleurs de la province (âgés de 15 à 24 ans), qui ont tendance à avoir moins d’expérience sur le marché du travail et à occuper des emplois moins stables. L’emploi des jeunes en Ontario a diminué de 156 900 (soit -15,5 %) en 2020, ce qui représente plus de quatre emplois sur dix perdus dans la province, portant l’emploi des jeunes à un niveau jamais vu depuis 1999. Avec ces fortes pertes d’emploi, le taux de chômage des jeunes a atteint 22,0 %, le plus haut niveau jamais enregistré. Le taux de chômage très élevé des jeunes pourrait avoir des répercussions négatives à long terme sur les revenus, la qualité des emplois et les perspectives de carrière des jeunes[5].

Figure 4 Taux de chômage record chez les jeunes

Sources : Statistique Canada et BRF.

Les jeunes employés à temps partiel ont été plus touchés, comptant pour près des deux tiers des pertes d’emploi dans ce groupe d’âge. L’emploi total chez les jeunes femmes a connu une baisse plus prononcée (‑16,9 %) que chez les jeunes hommes (‑14,1 %) et il a également affiché une reprise plus lente tout au long de l’année. En décembre, l’emploi chez les jeunes hommes était de 2,2 % inférieur au niveau de février, alors qu’il était de 13,2 % inférieur chez les jeunes femmes. 

Près des trois quarts de toutes les pertes d’emploi chez les jeunes Ontariens étaient concentrées dans les industries les plus touchées par les fermetures liées à la pandémie, notamment les services d’hébergement et de restauration (‑57 000, soit -29,9 %), l’information, la culture et les loisirs (‑33 200, soit -43,3 %) et le commerce de détail (‑23 300, soit -9,3 %).

Pertes d’emploi relativement modestes chez les travailleurs plus âgés par rapport aux autres groupes d’âge

L’emploi des Ontariens âgés de 55 ans et plus a diminué de 23 300 (soit -1,4 %) en 2020, une perte plus faible que dans les autres principaux groupes d’âge, ce qui peut refléter une durée d’emploi relativement plus longue. Néanmoins, le taux de chômage des travailleurs plus âgés est passé de 4,2 % en 2019 à 7,0 % en 2020, soit le taux le plus élevé depuis 1994.

Les pertes d’emploi ont été sensiblement plus lourdes chez les travailleurs à temps partiel plus âgés (‑5,0 %), qui représentent plus d’un cinquième de l’emploi dans ce groupe d’âge, que chez les travailleurs à temps plein (‑0,5 %). Comme dans les autres groupes d’âge, les pertes d’emploi ont été plus lourdes chez les femmes plus âgées (‑2 %) que chez les hommes plus âgés (‑1 %).

Presque tous les secteurs ont enregistré de fortes pertes d’emploi en 2020

Les vastes fermetures liées à la pandémie au printemps et les restrictions ciblées en fin d’année ont causé des pertes d’emplois dans la plupart des secteurs en Ontario. Contrairement à toutes les récessions précédentes, le secteur des services (‑298 800, soit -5,1 %) a connu des pertes d’emplois plus importantes en 2020 que le secteur des biens (‑56 600, soit -3,9 %).

Figure 5 Forte contraction de l’emploi dans presque tous les secteurs au cours de l’année

Sources : Statistique Canada et BRF.

Dans le secteur des services, les pertes d’emploi les plus importantes se sont concentrées dans les secteurs où les contacts avec la clientèle sont étroits, où les restrictions sont plus strictes et où la capacité de travailler à domicile est limitée. Il s’agit notamment des services d’hébergement et de restauration (‑110 700, soit ‑24,7 %), du commerce de détail (‑47 000, soit -5,6 %), et du transport et de l’entreposage (‑38 200, soit ‑9,7 %). En revanche, l’emploi a augmenté dans certains secteurs où de nombreux emplois peuvent être exercés à distance, tels que la finance et les assurances (32 700, soit 7,7 %) et les administrations publiques (8 800, soit 2,4 %)[6].  Le nombre d’emplois a diminué dans presque toutes les industries productrices de biens en 2020, la majorité des pertes étant enregistrées dans le secteur de la construction (‑25 200, soit ‑4,7 %) et dans celui de la fabrication (‑24 000, soit -3,2 %).

Figure 6 Pertes d’emploi disproportionnées chez les femmes dans certains secteurs

Sources : Statistique Canada et BRF.

En décembre, les services d’hébergement et de restauration (23,7 % sous le niveau de février) et les services aux entreprises, les services relatifs au bâtiment et les autres services de soutien (15,3 % sous le niveau de février) affichaient le taux de reprise de l’emploi le plus faible parmi tous les secteurs. Du côté des industries productrices de biens, le rythme de reprise de l’emploi dans le secteur de la fabrication a été plus soutenu et, en décembre, ce secteur présentait un niveau d’emploi de 3,9 % supérieur à celui de février, avant la pandémie. En revanche, l’emploi dans le secteur de la construction était inférieur de 4,3 % à celui de février, la quasi-totalité des pertes étant imputable aux travailleurs autonomes.

Dans certains des secteurs les plus durement touchés, tels que les services d’hébergement et de restauration et le commerce de détail, les pertes d’emploi chez les hommes et les femmes étaient essentiellement comparables.

Cependant, dans certains secteurs, les pertes d’emploi ont été beaucoup plus importantes chez les femmes que chez les hommes. Les femmes ont connu des baisses d’emploi plus marquées dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs (‑27 800 par rapport à +3 000 pour les hommes), des autres services[7] (‑16 400 par rapport à +2 700) ainsi que des services immobiliers et des services de location et de location à bail (‑14 300 par rapport à -1 700).

Faiblesse du marché du travail dans les grandes villes de l’Ontario

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, bon nombre de régions métropolitaines de recensement (RMR)[8] de l’Ontario ont connu une baisse record de l’emploi au cours de l’année, bien qu’il y ait eu des variations régionales. Peterborough a enregistré les plus fortes pertes d’emploi (‑13,5 %) parmi les grandes villes en 2020, les deux cinquièmes de ce déclin ayant eu lieu dans le secteur de la construction. Windsor (‑10,9 %) s’est classé au deuxième rang des pertes d’emploi, avec des contractions marquées dans le commerce de gros et de détail, ainsi que dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs.

Dans le Nord de l’Ontario, tant Thunder Bay (‑5,9 %) que le Grand Sudbury (‑6,7 %) ont connu des pertes d’emploi à un taux plus élevé que la moyenne provinciale. Ces pertes se sont produites surtout dans le secteur de la construction au Grand Sudbury et dans celui du commerce de gros et de détail à Thunder Bay.

Figure 7 Forte baisse de l’emploi dans la majorité des RMR de l’Ontario

Sources : Statistique Canada et BRF.

Dans la région du grand Toronto, l’emploi a diminué de 4,8 % à Toronto et de 3,5 % à Oshawa. C’est dans les secteurs des services d’hébergement et de restauration et de la construction à Toronto, ainsi que du commerce de gros et de détail et du transport et de l’entreposage à Oshawa, que les principales pertes d’emploi ont eu lieu.

Plusieurs villes du Centre de l’Ontario ont connu des pertes d’emplois notables. À St. Catharines-Niagara (‑6,7 %) et à Hamilton (‑6,4 %), les baisses d’emploi ont été principalement enregistrées dans le secteur des services d’hébergement et de restauration. Les pertes d’emploi à Brantford (‑7,9 %), Guelph (‑6,6 %) et Kitchener-Cambridge-Waterloo (‑5,1 %) se sont concentrées dans les secteurs de la fabrication, du commerce de gros et de détail et de la construction, respectivement. Dans l’Est de l’Ontario, Ottawa (‑5,3 %), Belleville (‑4,6 %) et Kingston (‑4,4 %) ont affiché des pertes d’emploi moins importantes que de nombreuses autres RMR, ce qui reflète les gains d’emplois dans les secteurs pouvant permettre le travail à domicile et a partiellement compensé les pertes dans d’autres secteurs.

Seules deux RMR ont affiché une hausse de l’emploi annuel en 2020 : Barrie (0,6 %) et London (1,3 %), où des gains ont été enregistrés dans les services professionnels, scientifiques et techniques, la construction, ainsi que le transport et l’entreposage.

En décembre, Barrie[9] (11,6 % sous le niveau de février) et Windsor (9,6 % sous le niveau de février) ont connu le plus faible taux de reprise de l’emploi parmi toutes les RMR, tandis qu’Oshawa (1,3 % au-dessus du niveau de février), Kingston (1,0 % au-dessus du niveau de février) et Brantford (0,8 % au-dessus du niveau de février) ont affiché la plus forte reprise[10].

Difficultés liées au marché du travail dans toutes les provinces

Si les résultats du marché du travail dans les provinces ont connu d’importantes fluctuations mensuelles en fonction de la chronologie des mesures de santé publique, toutes les provinces ont affiché une forte baisse de l’emploi sur une base annuelle moyenne. L’Ontario (‑4,8 %) a enregistré le cinquième taux de perte d’emploi le plus élevé, derrière la Colombie-Britannique (‑6,6 %), l’Alberta (‑6,6 %) et Terre-Neuve-et-Labrador (‑5,7 %).

Figure 8 L’Ontario s’est classé au cinquième rang des provinces quant au taux de perte d’emploi

Sources : Statistique Canada et BRF.

Le taux de chômage au Canada a fortement augmenté, atteignant 9,5 % en 2020, contre 5,7 % l’année précédente. Toutes les provinces ont connu un taux de chômage nettement plus élevé en 2020. L’Ontario a enregistré le sixième taux de chômage le plus élevé, à 9,6 %, dépassé par Terre-Neuve-et-Labrador (14,1 %), l’Alberta (11,4 %), l’Île-du-Prince-Édouard (10,4 %), le Nouveau-Brunswick (10,0 %) et la Nouvelle-Écosse (9,8 %). Le Manitoba présentait le taux de chômage le plus bas parmi les provinces en 2020, soit 8,0 %.

Tableau 1 Le marché du travail de l’Ontario a présenté des défis particuliers pour de nombreux travailleurs en 2020

Employés occupant un emploi peu rémunéré

Descrpition accessible
Variation de l’emploi (%) Employés peu rémunérés Autres employés rémunérés
15 à 24 ans -26,2 4,4
25 à 54 ans -30,5 1,2
55 ans et plus -19,7 1,3
  • Avant la pandémie, les travailleurs occupant un emploi peu rémunéré[11] représentaient près d’un cinquième des emplois en Ontario, la majorité étant âgés de 15 à 24 ans et travaillant dans des secteurs comme les services d’hébergement et de restauration et le commerce de détail. En 2020, ces travailleurs ont connu des résultats très différents de ceux des autres travailleurs sur le plan de l’emploi.
  • L’emploi a diminué de 27,0 % chez les employés occupant un emploi peu rémunéré en Ontario, tandis qu’il a augmenté de 1,4 % dans les autres catégories salariales.  
  • La disparité du marché de l’emploi était apparente dans tous les groupes d’âge, les employés peu rémunérés du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans) ayant subi les plus fortes pertes d’emploi (30,5 %).

Mères d’enfants de moins de 18 ans faisant partie du principal groupe d’âge actif

Descrpition accessible
Variation de l’emploi, absences exclues (%) Femmes Hommes
Plus jeune enfant âgé de 13 à 17 ans -7,1 -1,0
Plus jeune enfant âgé de 6 à 12 ans -13,5 -7,5
Plus jeune enfant âgé de moins de 6 ans -6,5 -4,7
  • La pandémie a engendré des difficultés supplémentaires pour les parents qui ont dû concilier le travail et les soins aux enfants[12]. En particulier, les mères du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans) d’enfants de moins de 18 ans ont eu plus de difficulté à participer au marché du travail que les pères.
  • Près d’un cinquième des mères du principal groupe d’âge actif ayant des enfants de moins de 18 ans étaient absentes du travail, soit une proportion plus de deux fois supérieure à celle des pères (9,1 %)[13].
  • Le nombre de mères du principal groupe d’âge actif qui étaient « au travail » (ce qui exclut les absences) a diminué de façon beaucoup plus marquée que celui des pères sans égard au groupe d’âge de leurs enfants.

Employés du secteur des services

Descrpition accessible
Variation de l’emploi lors des récessions (%) 1982 1991 2009 2020
Secteur de la production de biens -8,1 -8,4 -9,5 -3,9
Secteur des services 1,0 -1,3 -0,6 -5,1
  • Contrairement aux récessions précédentes, l’emploi a diminué davantage dans le secteur des services que dans les industries productrices de biens.
  • Les perturbations dues à la pandémie ont accéléré de nombreux changements en cours sur le plan des préférences des consommateurs[14] et des entreprises[15]. L’hésitation à reprendre pleinement les activités antérieures à la pandémie entraînerait une lente reprise de l’emploi dans certains services tels que le commerce de détail, le tourisme et la restauration en salle[16].
  • En outre, une automatisation accélérée pourrait se répercuter sur les travailleurs vulnérables qui, disposant de ressources limitées pour améliorer leurs compétences, pourraient courir un risque accru de perte d’emploi[17].

Sources : Statistique Canada et BRF.

Annexe

Tendance mensuelle de l’emploi en 2020 selon le groupe démographique

Depuis mai, la reprise a été la plus faible chez les jeunes femmes, et la plus forte chez les jeunes hommes

Sources : Statistique Canada et BRF.

Tendance mensuelle de l’emploi en 2020 selon le type d’emploi

L’emploi à temps partiel a enregistré la plus forte reprise au sein du principal groupe d’âge actif, mais de nombreux autres groupes ont connu des difficultés

Sources : Statistique Canada et BRF.

Tendance mensuelle de l’emploi en 2020 selon le secteur

Les services d’hébergement et de restauration ont connu la reprise la plus faible, tandis que les secteurs des finances, des services professionnels et de la fabrication ont dépassé le niveau d’avant la pandémie

Sources : Statistique Canada et BRF.

Tendance mensuelle de l’emploi en 2020 selon les régions métropolitaines de recensement (RMR) de l’Ontario

Barrie a connu la plus faible reprise parmi toutes les RMR, tandis qu’Oshawa a affiché la plus forte

Nota : Les chiffres mensuels pour les RMR sont des moyennes mobiles de 3 mois, désaisonnalisées.

Sources : Statistique Canada et BRF.

Description des graphiques

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Variation de l’emploi (en milliers) Taux de chômage (%)
1977 63,2 6,9
1978 119,7 7,2
1979 169,2 6,6
1980 72,3 6,9
1981 127,4 6,6
1982 -93,9 9,8
1983 50,4 10,4
1984 161,2 9
1985 166,4 7,9
1986 157,3 7
1987 161,7 6,1
1988 187,5 5
1989 115,9 5
1990 -4,9 6,2
1991 -177 9,5
1992 -84,2 10,8
1993 5,1 10,9
1994 75,6 9,6
1995 86,4 8,7
1996 65,9 9
1997 124,8 8,4
1998 163,2 7,2
1999 181,4 6,3
2000 179,6 5,7
2001 106,4 6,3
2002 112,9 7,1
2003 178,7 6,9
2004 101,4 6,8
2005 66,7 6,6
2006 68 6,3
2007 77,5 6,4
2008 61,2 6,6
2009 -172,2 9,2
2010 99,1 8,7
2011 123,6 7,9
2012 28,5 7,9
2013 101,4 7,6
2014 41 7,3
2015 36,3 6,8
2016 76 6,6
2017 131,1 6
2018 120,8 5,7
2019 203,6 5,6
2020 -355,3 9,6
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Variation de l’emploi
(en milliers)
Taux de chômage
(%)
1977 43 5,1
1978 90,3 5,4
1979 79,5 5
1980 68,6 5,1
1981 91 4,9
1982 -18,5 7,8
1983 70,6 8,4
1984 110,7 7,5
1985 128,6 6,6
1986 143,2 5,8
1987 137,6 5,2
1988 177,4 4,3
1989 131,4 4,4
1990 50,1 5,5
1991 -49,2 8,5
1992 -11,7 9,4
1993 44,5 9,7
1994 71,5 8,5
1995 89,1 7,7
1996 61,7 8,1
1997 117,9 7
1998 125,5 5,9
1999 87,8 5,2
2000 106 4,6
2001 64,7 5,2
2002 39,9 5,9
2003 70,5 5,7
2004 44,1 5,4
2005 21,7 5,4
2006 6,4 5,1
2007 4,3 5,3
2008 18,3 5,3
2009 -133,7 7,9
2010 33,9 7,4
2011 45,1 6,6
2012 5,8 6,5
2013 33,4 6,3
2014 -35,9 6
2015 3,7 5,6
2016 18,4 5,5
2017 38,3 5,1
2018 59,7 4,8
2019 106,4 4,6
2020 -175,2 7,7
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Taux de chômage (%) 2019 2020
Immigrants récents 7,2 11,1
Immigrants de longue date 4,5 8,4
Personnes nées au Canada 4,1 6,7
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Variation de l’emploi
(en milliers)
Taux de chômage
(%)
1977 18,9 12,4
1978 24,5 12,8
1979 56,4 11,6
1980 11 12,2
1981 18,8 11,9
1982 -77,7 16,7
1983 -8,6 17,3
1984 37,2 14,3
1985 20,3 12,5
1986 15,6 11,2
1987 18,5 9,5
1988 -3,2 7,9
1989 -16,6 7,7
1990 -62,3 10
1991 -100,5 15,1
1992 -54 17,7
1993 -32.3 17,7
1994 -3,8 15,7
1995 -2,7 14,7
1996 -2,2 14,9
1997 -16,1 16,5
1998 23,7 14,5
1999 52,4 13,2
2000 49 11,8
2001 8,9 12,5
2002 17,1 13,9
2003 19,1 14,4
2004 13,8 14,1
2005 -5,1 13,9
2006 34,2 12,9
2007 20,6 12,6
2008 -12,9 13,4
2009 -65,1 17,1
2010 -13 17
2011 32,4 15,5
2012 -29,5 16,6
2013 18,9 15,9
2014 13,2 15,2
2015 -8,2 14,3
2016 -5,9 13,7
2017 42,4 12,2
2018 22,4 11,8
2019 20,4 12
2020 -156,9 22
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Variation de l’emploi (en milliers)
Finance et assurances 32,7
Administrations publiques 8,8
Foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz 1,0
Agriculture -3,2
Services professionnels, scientifiques et techniques -3,2
Services publics -5,1
Commerce de gros -13,4
Autres services (sauf les administrations publiques) -13,6
Services immobiliers et services de location et de location à bail -15,9
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien -17,7
Fabrication -24,0
Information, culture et loisirs -24,9
Services d’enseignement -25,0
Construction -25,2
Soins de santé et assistance sociale -30,5
Transport et entreposage -38,2
Commerce de détail -47,0
Services d’hébergement et de restauration -110,7
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Variation de l’emploi (en milliers) Femmes Hommes
Information, culture et loisirs -27,8 3,0
Autres services (sauf les administrations publiques) -16,4 2,7
Services immobiliers et services de location et de location à bail -14,3 -1,7
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Région Région métropolitaine de recensement Variation de l’emploi
(%)
Centre de l’Ontario Barrie 0,6
Centre de l’Ontario Kitchener-Cambridge-Waterloo -5,1
Centre de l’Ontario Hamilton -6,4
Centre de l’Ontario Guelph -6,6
Centre de l’Ontario St. Catharines-Niagara -6,7
Centre de l’Ontario Brantford -7,9
Centre de l’Ontario Peterborough -13,5
Est de l’Ontario Kingston -4,4
Est de l’Ontario Belleville -4,6
Est de l’Ontario Ottawa-Gatineau, partie de l’Ontario -5,3
Région du grand Toronto Oshawa -3,5
Région du grand Toronto Toronto -4,8
Nord de l’Ontario Thunder Bay -5,9
Nord de l’Ontario Grand Sudbury -6,7
Sud-Ouest de l’Ontario London 1,3
Sud-Ouest de l’Ontario Windsor -10,9
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Variation de l’emploi (%)
Nouveau-Brunswick -2,6
Île-du-Prince-Édouard -3,2
Manitoba -3,7
Nouvelle-Écosse -4,7
Saskatchewan -4,7
Ontario -4,8
Québec -4,8
Canada -5,2
Terre-Neuve-et-Labrador -5,7
Alberta -6,6
Colombie-Britannique -6,6
Variation de l’emploi de février à décembre 2020
(en milliers)
Variation de l’emploi de février à décembre 2020
(%)
Femmes Hommes Femmes Hommes
15 à 24 ans -67,2 -11,4 -13,2 -2,2
25 à 54 ans -56,2 -71,4 -2,5 -2,8
55 ans et plus -25,1 -20,7 -3,3 -2,3
Variation de l’emploi de février à décembre 2020
(en milliers)
Variation de l’emploi de février à décembre 2020
(%)
Emploi à temps plein Emploi à temps partiel Emploi à temps plein Emploi à temps partiel
15 à 24 ans -27,9 -50,7 -5,3 -10,3
25 à 54 ans -137,9 10,2 -3,2 2,0
55 ans et plus -8,0 -37,8 -0,6 -10,4
Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) Variation de l’emploi de février à décembre 2020
(en milliers)
Variation de l’emploi de février à décembre 2020
(%)
Services d’hébergement et de restauration -105,2 -23,7
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien -49,6 -15,3
Transport et entreposage -47,9 -12,1
Commerce de gros et de détail -34,4 -3,1
Soins de santé et assistance sociale -31,0 -3,4
Construction -24,3 -4,3
Information, culture et loisirs -16,0 -5,3
Autres services (sauf les administrations publiques) -10,3 -3,4
Services d’enseignement -8,9 -1,6
Agriculture -5,4 -6,9
Services publics -4,3 -7,8
Administrations publiques 0,2 0,1
Foresterie, pêche, extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz 2,4 7,0
Finance, assurances, services immobiliers et services de location et de location à bail 26,2 4,3
Services professionnels, scientifiques et techniques< 26,4 3,9
Fabrication 29,9 3,9
Régions métropolitaines de recensement (RMR) Variation de l’emploi de février à décembre 2020
(en milliers)
Variation de l’emploi de février à décembre 2020
(%)
Barrie -14,7 -11,6
Windsor -16,2 -9,6
Belleville -5,1 -8,8
Grand Sudbury -6,0 -6,9
Hamilton -24,7 -5,9
Peterborough -3,4 -5,9
Ottawa-Gatineau, partie de l’Ontario -34,3 -5,8
Kitchener-Cambridge-Waterloo -18,6 -5,6
St. Catharines-Niagara -11,0 -5,3
Thunder Bay -3,0 -4,7
Toronto -108,3 -3,1
London -5,0 -1,8
Guelph -0,6 -0,7
Brantford 0,6 0,8
Kingston 0,8 1,0
Oshawa 2,8 1,3

Notes de bas de page

[1] Depuis la rédaction du présent rapport, Statistique Canada a publié les résultats de l’Enquête sur la population active de janvier 2021, qui font état de fortes baisses de l’emploi en Ontario. Le BRF publiera dans d’autres rapports des mises à jour sur le marché du travail de l’Ontario au cours de l’année.

[2] Selon l’Enquête sur la population active (EPA), qui remonte à 1976.

[3] Pour une présentation visuelle des tendances mensuelles de l’emploi en 2020, voir l’annexe.

[4] Comprend les immigrants qui se sont installés au Canada depuis 10 ans ou moins, et les immigrants de longue date qui sont au Canada depuis plus de 10 ans. Pour des précisions sur les difficultés qu’éprouvent les immigrants sur le marché du travail, consulter Transitions entre périodes d’emploi et de chômage vécues par les immigrants pendant la période de confinement obligatoire en raison de la COVID-19 et la période de reprise des activités.

[6] Dans les secteurs de la finance et des assurances ainsi que des administrations publiques, la proportion d’emplois pouvant être exercés à distance était relativement élevée même avant la pandémie (Faire tourner l’économie à distance : le potentiel du travail à domicile pendant et après la COVID-19).

[7] Les autres services comprennent la réparation et l’entretien; les services personnels et services de blanchissage; les organismes religieux, fondations, groupes de citoyens et organisations professionnelles; et les services fournis dans les ménages privés. Pour des précisions, consulter Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) Canada 2017 version 3.0.

[8] Les villes ontariennes comprises dans le présent rapport sont fondées sur les régions métropolitaines de recensement (RMR) de Statistique Canada. Statistique Canada définit une RMR comme un grand centre de population avec une banlieue et des régions rurales adjacentes qui ont un degré élevé d’interaction sociale et économique avec les centres. Une RMR doit avoir une population d’au moins 100 000 habitants. Les données d’emploi des RMR sont basées sur l’endroit où vivent les employés et non sur l’emplacement de leur lieu de travail.

[9] À Barrie, le niveau d’emploi était sensiblement plus élevé en février 2020 que le niveau d’emploi annuel moyen de 2019.

[10] Les chiffres mensuels pour les RMR sont des moyennes mobiles de 3 mois, désaisonnalisées.

[11] Les employés peu rémunérés sont des employés rémunérés (à l’exclusion des travailleurs autonomes) dont le salaire était inférieur aux deux tiers du salaire médian de 24,04 $ en Ontario. Voir Niveaux de salaires (indicateur), OCDE.

[13] Voir Enquête sur la population active, septembre 2020 et Enquête sur la population active, novembre 2020 pour les tendances relatives aux absences du travail et les préoccupations liées aux soins des enfants des mères de famille.